Qu’est-ce que tu fais là ?

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La journée fut particulièrement crevante. Pas pour les raisons habituelles non. On s’est juste terriblement fait chier. Mais au final, on a pas mal rigolé entre collègues. Seulement la journée s’est ponctué par l’appel de mes géniteurs. Et pas l’un de ces appels agréables où ils vous proposent de passer les voir pour dîner parce que vous lui manquez. Non, de ceux pour continuellement me critiquer. Je suis passé au-dessus oui, après tout, j’ai abandonné mes études pour les satisfaire un tant soit peu. Mais ce n’est jamais suffisant. Tout ce que je peux faire, ça ne leur plait pas. Alors oui, je les évite comme la peste. Sauf que je ne sais pas faire le mort quand ma mère m’appelle. Mais mon moral n’a pas été assez fort. Je me suis rabaissé, encore une fois. Et le fait d’être passé par une maison de repos, pour ne pas dire psychiatrique, ne leur a aucunement fait comprendre déjà à l’époque, que mon problème venait entièrement d’eux. Ces médicaments, je ne les ai pas touchés en plus d’un an. J’ai réussi à être fort jusqu’à présent, et je vais tout faire pour résister. Pour me battre. Je récupère ma boîte de médocs, au cas où, et me dis qu’un peu de vitesse pourrait me faire du bien pour me défouler. Mais évidemment, j’arrive trop tard sur la piste. Je n’ai plus qu’à aller m’asseoir dans les gradins. La nuit tombe de plus en plus et mon mal être augmente davantage. Incapable de prendre une décision, je regarde mes médocs dans la poche intérieur de ma veste, tenté. Mais une lumière vive ainsi qu’une voix agressive me sort de mon dilemme et referme rapido ma veste. Personne n’est au courant pour mes médicaments et mon problème de dépression, et ce n’est pas aujourd’hui que ça commencé. Je me protège alors les yeux de cette lumière de téléphone – vu le faisceau, c’en a tout l’air – et fronce les sourcils. Je reconnais cette voix Absolument rien d’illégal. Répondais-je alors sur une voix plutôt glaciale. Quelque chose me dit que c’est cette tarée de flic qui en a après moi. Une chose est sûre, elle prend trop à cœur cette histoire de meurtre. Tellement qu’elle invente des suspects à chaque coin de rue. Et malheureusement, j’en fais partie.

Qu’est-ce que tu fais là ?

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A croire que le sort à décider de s’acharner sur moi. Ou plutôt l’officier Harper. Elle qui pourrait être si jolie, est davantage flippante et je n’ai qu’une seule envie, la fuir comme la peste. Une certaine part de lâcheté, ou alors mon besoin d’éviter les conflits à tout prix. Je suis déjà en train de me battre intérieurement pour enfouir celui qui se passe en moi, pas besoin d’un élément perturbateur supplémentaire. Sauf qu’il est bien présent, sous les traits de cette femme blonde, aux manières bien agressives. Ne supportant pas cette autorité inutile, je me lève des gradins et lui fais face, évitant ainsi l’aveuglément qu’elle me procure depuis son arrivée. Cela confirme que c’est bien elle qui me cherche des noises. Je fronce les sourcils, face à sa réponse et ne me gêne pas de lui dire Et si je n’ai pas envie ? Vous allez faire quoi madame l’officier ? M’enfermer seulement pour une mauvaise impression ? Cela ne vous regarde pas après tout. Oui, c’est sûrement culotté, mais je ne compte pas me laisser faire si facilement. Je n’ai pas non plus envie que tout le monde sache que je prends des pilules pour taire mon côté dépressif. Cela ne pourrait que faire raviver ce passé que je tente de chasser. Mais cela risque de me tomber dessus, vu la situation et vu ma rébellion naissante.

Qu’est-ce que tu fais là ?

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Cela ne la regarde pas non, et pourtant, elle a décidé – encore une fois – de me chercher des noises. Et malheureusement, son autorité est bien plus efficace que celles de mes parents. Si je peux facilement leur dire non, à elle, c’est bien plus problématique. Clairement, je n’ai pas envie de passer la nuit au poste pour opposition aux forces de l’ordre. Alors je vais bien devoir me rendre à l’évidence. Pour autant, je ne me décide pas tout de suite, et face à sa proposition, je ne peux m’empêcher de lui lancer une pique pour la déstabiliser Je serais bien tenté par le corps à corps mais puisqu’il le faut … Je souffle de désespoir, vaincu par la blonde et me redresse. Je plonge alors ma main dans la poche intérieure de ma veste, me rapproche d’elle, histoire de l’emmerder encore un peu pour qu’elle flippe un peu plus, tout en la fixant du regard, comme si je me voulais dangereux. Disons qu’avec elle, j’aime jouer avec le feu. Au moins, ça me donne l’impression de garder un semblant d’égo. Finalement, manque de bol, je n’ai vraiment rien d’autre que mes pilules dans cette poche et me vois contraint de les en sortir. J’étais à deux doigts d’en prendre avant que tu ne débarques. Mais je te rassure, c’est bien sur ordonnance. L’étiquette avec mon nom et mon adresse sur le contenant des pilules le confirme parfaitement. Mais on ne sait jamais, autant le préciser avant qu’elle ne se mette à faire encore des conclusions hâtives.

Qu’est-ce que tu fais là ?

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Il est évident que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Ou à mes parents. Tout dépend du point de vue. Mais je n’aurais pas du être aussi faible. Ou alors rester chez moi et faire face au dilemme à l’abri des regards indiscret. Parce que clairement, ce flic est plus qu’indiscrète. Mais sa position le lui permet. Alors même si je me montre rebelle et résistant, je sais très bien que j’ai tout intérêt à obéir. D’autant plus que je ne fais absolument rien, ni prend rien d’illégal. Pour autant, je n’ai pas le choix si je ne veux pas me retrouver au poste. Evidemment ma provocation l’exaspère, et une autre réaction de sa part m’aurait étonné. Je n’insiste pas trop pour la faire chier encore plus et préfère concéder à ses demandes. Même si le fait qu’elle découvre que je prends des anti-dépresseurs ne me plaît pas du tout. Je me retrouve au pied du mur et bien obligé de céder. Moi qui pensais pouvoir entrevoir une quelconque réaction de sa trop grande paranoïa à mon égard, rien à faire. Elle se montre toujours aussi froide et autoritaire. Comme quoi, la pitié, elle ne semble pas connaître. Peu importe, je n’en veux pas venant de sa part, ni même de qui que ce soit Si encore cela avait été demandé par réelle empathie, j’aurais pu répondre … Mais je peux au moins te dire que ce n’est pas par rapport au meurtre de Michael. Faut pas pousser le bouchon trop loin non plus. Et si là, elle décide de m’embarquer, soit. Mais elle ne saura pas que je prends ces pilules à cause de l’éducation de mes parents et que j’ai eu des envies de suicide dans ma jeunesse. J’en ai bien trop honte et je préfère passer la nuit derrière des barreaux plutôt que de l’avouer. Alors oui, j’en profite pour détourner le problème sur la raison qui lui trotte dans la tête. Je sais qu’elle me soupçonne et ça ne me fait pas peur de plonger les pieds dans le plat.

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