Je suis arrivée à l’avance, je suis nerveuse mais je n’ai rendez-vous qu’avec une amie, rien de plus. Mais, je me sens mal à l’aise face à elle, Candice me met mal à l’aise. A l’origine de cela, un malentendu, très bête, mais un malentendu qui m’a fait couper les ponts avec elle. Elle n’en peut pourtant rien, elle n’a rien fait qui me mette dans l’embarras, c’est moi et mon fichu caractère. Mon attirance pour elle me met mal à l’aise en fait, c’est ce que j’ai pu ressentir physiquement pour mon amie qui m’a fait m’éloigner d’elle. Je ne lui ai jamais dit, je n’ai jamais osé prononcer le problème que j’avais mais j’ai tenté de rester le plus loin possible d’elle.

Mais, hier soir, elle m’a téléphoné, elle voulait parler à une amie de quelque chose qui la tracassait. Et comment aurais-je pu lui dire non ? Elle était mon amie, nous n’avions pas eu de disputes et j’avais simplement pris mes distances quand les choses étaient devenues étranges dans nos relations. Bref, si je lui disais encore que je ne pouvais pas la voir, elle aurait trouvé cela étrange et elle m’aurait peut-être posé des questions. Alors, comme je suis lâche, j’ai décidé d’y aller pour éviter les questions qui me perturbaient un peu. Je préfère ignorer ce que j’ai pu ressentir pour elle et me concentrer sur autre chose.

Pour l’instant, je dois bien avouer que j’ai d’autres chats à fouetter, j’ai un bébé dans le ventre qui a déjà sept mois et qui va prochainement pointer le bout de son nez… Donc, il faut que je pense à lui, moi qui ne pensais pas un jour tomber enceinte une fois de plus, me voilà bientôt mère célibataire. Ca me fait peur, je dois bien l’avouer, j’ai même pensé à le mettre à l’adoption mais plus ma grossesse avance et plus j’ai envie de le garder, plus je suis indécise sur son sort. J’ai développé un tel instinct maternel que j’ai pas envie de le laisser, de l’abandonner. Je crois que ma décision est déjà prise depuis un petit bout de temps.

Je m’assieds sur un banc du parc et j’admire le paysage hivernal qui s’est installé par chez nous. Ok, ici, l’hiver est très doux et il est rare de voir un manteau blanc recouvrir les arbres, surtout en décembre mais quand même, on sent qu’on est en hiver et que les arbres sont en hibernation aussi. J’attends mon amie qui devrait arriver d’une minute à l’autre et regarder le paysage me détend un peu, je dois bien l’avouer, je suis stressée alors qu’on se connait maintenant depuis quelques temps… Alors, qu’est-ce que j’attends pour me détendre un peu ?

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La blonde a contacté Rachel récemment en lui demandant à ce qu'elles puissent se voit aujourd'hui même. Candy est quelque peu tracassée en ce moment par ses sentiments pour son patron et ne sait plus quoi faire pour que ça aille de l'avant. Elle ne sait même pas comment se positionner quant à son amour pour Cameron étant donné que ça ne lui arrive jamais de tomber amoureuse de qui que ce soit et quand ça arrive ça ne finit jamais très bien. Du coup elle est un peu perdue dans sa bulle et ne sait pas comment réagir quant à tout ceci. Elle ne sait pas si Rachel lui sera de bons conseils aujourd'hui mais elle espère en tout cas pouvoir vider son sac et penser à autre chose ensuite. Se sentir plus légère lui ferait du bien après tout être amoureuse n'est pas de tout repos surtout quand on est habitué aux échecs sentimentaux comme c'est son cas à elle.

Elles se sont données rendez-vous dans un parc en ville que Candice apprécie beaucoup et elle s'est habillée chaudement pour l'occasion. De nature frileuse la blonde ne sort plus sans une paire de gants, une écharpe et une veste bien chaude pour aller en ville. Même si ici à Oceanside il n'y a d'hiver réellement froid c'est tout de même impensable pour Candy de sortir sans tout ça son attirail pour ne pas attraper un rhume. Bien sûr ça en amuse plus d'un de la voir habillée ainsi en cette saison dans une ville où il fait naturellement chaud en tout temps. Mais elle, elle ne veut prendre aucun risque et donc de ne pas tomber malade inutilement. Même lorsqu'elle est chez elle, elle s'habille chaudement malgré qu'elle mette le chauffage pour ne pas prendre froid. Que voulez-vous elle est frileuse et ça ne se contrôle pas vraiment, ça n'est pas de sa faute.

Arrivée au parc elle se rend jusqu'à l'endroit où elles se sont données rendez-vous soit sur le premier banc au milieu du parc. Elle avance jusqu'à apercevoir son amie enceinte jusqu'au cou. Elle s'approche jusqu'à être face à elle puis elle lui fait une bise. « Salut tu vas bien ? » Qu'elle dit joyeusement. « Et le bébé ? » Elle demande en souriant à son amie. « J'espère que ça ne t'a pas dérangée que je te contacte et que tu n'avais rien de plus important de prévu ? » Elle l'interroge quelque peu inquiète à l'idée de l'ennuyer avec ses problèmes personnels... Elle se doute qu'une femme enceinte a bien mieux à faire que d'écouter les lamentations d'une autre personne...

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Je suis stressée alors qu’il s’agit d’une simple rencontre avec une amie mais rien à faire, je suis un peu troublée par elle. Candice m’a troublé et depuis, je suis nerveuse en sa compagnie. La pauvre n’a rien fait en plus alors, quand elle a pris contact avec moi, je ne pouvais décemment pas l’envoyer bouler. J’ai accepté de la rencontrer et je lui ai donné rendez-vous dans ce beau parc. Enceinte jusqu’au cou, j’avais décidé de prendre l’air parce que j’en avais besoin. Des semaines que j’étais alitée maintenant, la fin de ma grossesse ne se passait pas très bien et il fallait que je me repose, ordre du médecin. Je commençais à étouffer chez moi et donner rendez-vous à mon amie dans un café, ça n’était pas une option. Quand elle arriva, elle me fit la bise en me demandant comment j’allais. Elle était joyeuse et ça me donna le sourire mais mon sourire me semblait crispé… Comme si je ne me sentais pas  à l’aise là tout de suite…

« Je dors mal, je pleure tout le temps, j’ai des crampes et je ne vois plus mes pieds mais à part ça, ça va et toi ? »

Dis-je en plaisantant. Je pleurais assez en ce moment que pour me lamenter sans humour quand je voyais quelqu’un de proche. Ça avait été difficile d’annoncer ma grossesse, surtout que je refusais de donner le nom du père. Je préférais dire que je ne connaissais pas son nom, que je l’avais rencontré par hasard… Je préférais passer pour une trainée que pour la maîtresse du maire, sa réputation avait été bien entachée comme ça par l’affaire de son meurtre que pour en rajouter une couche. Bien que sa réputation de coureur de jupons n’était maintenant plus à faire… Annabelle Stuart avait révélé qu’ils avaient eu une aventure dans son magasin et franchement, j’avais du mal à digérer cette nouvelle. Avais-je était trop conne que pour croire que j’étais la seule autre femme dans sa vie ? Il faut croire que oui…

« Il bouge et il est prêt à sortir apparemment ! »

Je dis toujours « il » mais je ne sais pas encore de quel sexe il est, je crois que j’ai le pressentiment que ce sera un garçon… Puis, elle me demande si je n’avais rien d’autre de plus important à faire. Je pose ma main sur la sienne et ce contact me donne un petit frisson mais je m’oblige à ne pas enlever ma main. J’ai l’air d’être relaxe mais je ne le suis pas en fait, toujours cette impression qui me rend nerveuse.

« Rien n’est plus important que mes amis, tu ne me déranges pas ! »

Même si je suis nerveuse en sa présence en ce moment, je n’en reste pas moins son amie et je tiens à elle et à notre amitié. Et pour moi, rien n’est plus important que les amis, après tout, ce sont les seuls qui ne m’ont jamais tourné le dos… Exceptés ceux que j’avais à dix ans qui ne m’ont jamais cru quand je leur disais que j’étais moi et que ma sœur se faisait passer pour moi…

« Alors, dis-moi, quoi de neuf dans ta vie ? Ca fait un bout de temps qu’on s’est pas vues ! »

Je dis ça mais je dois bien avouer que je suis la fautive dans cette histoire…

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Voir Rachel rend heureuse Candy même si elle ne se rend pas vraiment compte pour l'heure du trouble que ressent l'autre blonde. Elle ne réalise que son amie est mal à l'aise en sa présence. Et lorsque Candy arrive elle la salue en prenant de ses nouvelles « Je dors mal, je pleure tout le temps, j’ai des crampes et je ne vois plus mes pieds mais à part ça, ça va et toi ? » Elle grimace tout en la scrutant longuement « les joies d'être enceinte hein... Ça donnerait presque envie. » Fait-elle remarquer en riant. « Je fais aller. » Qu'elle ajoute pour répondre à la question de Rachel sur son état d'esprit. Candy, polie comme toujours, demande alors des nouvelles du bébé de Rachel « Il bouge et il est prêt à sortir apparemment ! » Elle sourit en acquiesçant « Alors c'est un garçon. » Dit-elle joyeusement. « Tu es à combien là ? » Qu'elle demande en la scrutant longuement.

Néanmoins Candice étant du genre à s'inquiéter pour tout et rien elle ne peut s'empêcher de demander si ça n'a pas dérangé qu'elle la contacte aussitôt Rachel pose sa main sur la sienne puis « Rien n’est plus important que mes amis, tu ne me déranges pas ! » Elle sourit la blonde rassurée par les mots de son amie. « Bon tant mieux... Vu qu'on ne se voit pas très souvent j'avais peur de te déranger avec ma petite vie. » Dit-elle sans entrer dans les détails. C'est donc à ce moment-là que Rachel choisit de reprendre la parole « Alors, dis-moi, quoi de neuf dans ta vie ? Ça fait un bout de temps qu’on s’est pas vues ! » Elle penche la tête sur le côté en rougissant la blonde « Je bosse toujours comme secrétaire médicale dans un hôpital pour un célèbre chirurgien en ville. A part ça bah avec lui c'est un peu compliqué et je ne sais plus sur quel pied danser. » Conte-t-elle en grimaçant. « C'est de ça dont je voulais te parler justement. De mon boss. Je crois que je ressens quelque chose pour lui. Enfin non c'est pire que ça... Je crois que j'en suis amoureuse. » Elle ajoute gênée...

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Petit à petit, je me détends, retrouver Candice me fait du bien et franchement, je me faisais du mouron pour rien du tout en fait. Notre relation, je la retrouve comme elle l’était avant, sans problème et sans tension, ça me fait du bien. Elle me demande comment je vais et je souris en lui racontant les joies de la grossesse. Je ris quand elle grimace en me répondant que ça donnerait presque envie.

« Détrompe-toi, je suis tellement heureuse d’être enceinte ! Sans les effets secondaires, ça serait un pur bonheur ! »

Je lui fais un clin d’œil et rajoute :

« Je crois que pour ne pas qu’on atteigne le nirvana, la nature a fait que la grossesse ne soit pas parfaite et qu’on ait des effets secondaires ! La nature est mal faite parfois ! »

Je dis en rigolant et en caressant mon ventre. Je dois bien avouer que j’ai quand même hâte de récupérer mon corps et surtout, de faire la connaissance de ce petit bout de chou. Je lui demande ensuite comment elle va et me répond qu’elle fait aller. Je fais une petite moue, je n’aime pas voir mes amis tristes. Mais, elle me demande comment va le bébé et je ne peux pas m’empêcher de changer de sujet, je lui raconte qu’il bouge beaucoup et elle me fait à nouveau sourire. Pour elle, c’est un garçon :

« Oh mon dieu ! Comment je vais faire avec un garçon ? En tout cas, si c’est un garçon, je sais comment je vais l’appeler, comme mon frère ! »

Dis-je, un peu triste. Cela faisait bien des années que je n’avais pas pensé à mon frère. Lui et mon père étaient décédés dans un accident de voiture, accident dans lequel se trouvait aussi ma sœur jumelle, la seule à avoir échappé à cet accident… Je reviens sur terre quand elle me demande à combien de mois j’en suis.

« Huit mois, il sera bientôt là le petit bougre ! On verra si tu as raison ! »

Dis-je en lui faisant un nouveau clin d’œil. Elle s’inquiète ensuite, espérant ne pas me déranger mais je la rassure et pour moi, il n’y avait rien de plus important que les amis, quand les amis sont de vrais amis. J’avais pu être déçue par le passé par des amis mais récemment, j’avais appris à faire confiance aux gens même si j’avais encore eu l’occasion d’être trahie… Elle semble rassurée, elle réduit sa vie à une petite vie et ça me fait sourire mais aussi de la peine qu’elle résume sa vie à quelque chose d’insignifiant. Je lui demande alors des nouvelles d’elle et je la vois rougir. Pour moi, cela veut déjà tout dire, il y a une histoire d’amour derrière ça. Je suis tout ouïe quand elle me raconte son histoire et mon sourire s’agrandit quand elle me dit qu’elle est amoureuse mais qu’elle ne sait pas sur quel pied danser.

« Mon dieu mais c’est quoi le problème si tu es amoureuse ! C’est génial ça ! »

Dis-je un peu trop excitée, les hormones que voulez-vous. Puis, je fronce les sourcils et demande :

« Ne me dis pas qu’un homme bouderait une femme aussi belle et talentueuse que toi ! Ca n’est pas possible ! »

Dis-je très sincèrement. Puis, je me rappelle que c’est son boss et je rajoute :

« A moins que ce soit à cause du fait qu’il est ton boss, c’est vrai que ce n’est pas toujours bien vu mais si vous restez discrets, il n’y aurait pas de soucis ! Regarde, moi, j’ai eu une relation pendant deux ans sans que personne ne le sache et ça s’est bien passé, mal terminé mais bien passé pendant ces deux ans ! »

Ok, c’était un homme marié, ok, il m’a trompé comme il a trompé sa femme, ok il est mort assassiné et je suis enceinte de lui… Mais, notre histoire se passait bien en tant que couple caché.

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