Ce matin, j’avais une mission : celle de trouver Sonia Collins, la jeune femme travaillait en tant que représentante du 49e district de la Californie à la Chambre des Représentants à Washington. Je savais qu’elle s’occupait de la culture, je l’avais appris après moultes recherches. J’avais eu comme idée, bizarrement, de créer un atelier peinture pour les jeunes délinquants. J’avais appris combien c’était compliqué pour un jeune en difficulté de se faire une place dans la société. J’étais bien placée pour le savoir vu mon passé et j’avais envie d’aider ceux qui, comme moi, n’étaient vu que comme des rebus de la société. Alors, j’avais eu comme idée de prendre des ateliers artistiques pour cela. Moi, la peinture m’avait aidée et comme c’est là-dedans que j’excellais dans les arts, j’allais proposer un projet de la sorte. Après, pourquoi pas agrandir l’idée et partir sur des idées d’ateliers artistiques en tout genre : écriture, sculpture, arts plastiques, théâtre, réalisation ? Sport aussi, le sport pouvait aider les jeunes à se recadrer aussi.

Je me rendais donc dans le salon de coiffure de la ville, je savais qu’elle y serait ce matin même, j’avais réussi à l’apprendre et je ne comptais pas laisser passer ma chance. J’entrais dans le salon et, à l’image de la jeune femme, j’avais aussi rendez-vous. J’espérais qu’elle viendrait et qu’elle n’aurait pas annulé son rendez-vous pour raisons professionnelles et que je ne devrais pas me faire couper les cheveux pour rien. J’aimais mes longs cheveux blonds, une des seules choses que j’aimais chez moi. Enfin, je proposais de ne me faire que les pointes et une couleur, ainsi cela prendrait du temps et je pourrais être certaine de tomber sur madame Collins. La coiffeuse me prend en charge, me débarrasse de mes affaires et me dit de me rendre au shampoing. Là commence le balai des produits pour colorer mes cheveux, la mousse envahi peu à peu mon crâne et je me retrouve bientôt avec toute la coloration sur les cheveux alors que la jeune femme que j’attends n’est toujours pas là. On m’indique le siège sur lequel je peux m’asseoir et où je dois attendre que le produit pénètre dans mes cheveux. Impatiente, j’ai hâte de voir le visage tant attendu entrer dans le salon de coiffure.

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Alors que je patientais en lisant un magazine, la jeune femme que j’attendais entre dans le salon de coiffure. Je ne la remarque pas tout de suite mais quand j’entendais une femme qui salue tout le monde, je comprends qu’il s’agit de la femme que j’attendais. Bizarrement, je n’ai jamais de chance mais là, la jeune femme est partie pour une coloration aussi, ce qui veut dire que j’aurais bien le temps de discuter avec elle, quelle chance. Je lui fais un sourire quand elle est installée à côté de moi et je lâche mon magazine. Je me tourne vers elle et prends la parole :

« Bonjour, vous êtes madame Collins, vous êtes dans la politique, je me trompe ? »

Je connais son visage, si on s’intéresse un tant soit peu à la politique, on sait de qui il s’agit. Il fallait bien que je trouve un moyen de lui adresser la parole mais je ne voulais pas arriver de but en blanc avec mon projet, je préférais faire connaissance avant. D’autant que je pourrais jauger si elle serait un soutien ou pas.  

« Je m’appelle Rachel et j’habite ici depuis un bout de temps ! Je ne savais pas que vous aviez vos habitudes par ici ! »

Dis-je en souriant alors que ma coiffeuse s’approchait avec la tisane qu’elle m’avait proposée quelques minutes avant. Je la remercie et je bois une gorgée alors que j’attends de voir la réaction de la jeune femme. Je n’avais pas pour habitude de parler politique mais avec Michael, j’avais découvert l’envers de ce décor et je savais qu’il n’y avait pas mieux qu’apprendre à connaitre l’autre pour savoir si le projet était viable ou pas du tout. Parce que, contrairement à lui, je n’étais pas douée pour manipuler les gens…

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