Un grand chimiste oui. Je me revois facilement petit et rêver à ce genre de rêves qui n’arriveront jamais. Quelque part ça m’a brisé le cœur de revenir ici et de revenir à la réalité. J’aurais du me battre, encore plus, mais je n’en ai pas eu la force ni le courage. Je me mets tout de même à rire en écho avec Summer, parce que oui, mon métier d’aujourd’hui n’a absolument rien à voir Je sais bien. Un scientifique qui aime le sport, c’est plutôt rare. Et c’est pour ça d’ailleurs que j’ai fini pompier. Bien que j’adore également aider mon prochain. La police ou l’armée n’aurait quand même pas pu être pour moi. C’est alors que sa nouvelle question sortit de but en blanc, sans que je ne m’y attendes. Après tout, quand on apprend à connaître quelqu’un, on passe par cette interrogation non ? Plutôt que de parler boulot tout le temps. Mais je suis pris au dépourvu et cherche mes mots. Je me gratte même l’arrière de la tête et finis par lui répondre, un tant soit peu gêné Personne. Je n’ai jamais vraiment de vraies relations. Aucune n’a fonctionné. A croire que je ne suis pas fait pour ça ! Finis-je par dire, histoire de tourner à la dérision la pitié que je pourrais inspirer. Par moment oui, j’aimerais une femme à mes côtés, mais la liberté que j’ai, ça, je ne la critique pas. Je ne pense pas vraiment avoir besoin d’amour pour me sentir accompli. Même s’il est évident que ça ne me ferait pas de mal.

Les compliments de Summer me gênent un peu. Ils me font plaisir pour sûr, mais je ne sais pas si je suis vraiment une personne bien. Sûr que mon métier m’aide à l’être, mais cela ne fait pas tout. Ce n’est pas pour moi qui pourrais juger de ça en tout cas. Et je ne me vois pas non plus faire croire à la brune que je suis l’opposé. Elle doit bien se rendre compte de qui je suis. Je suis loin d’être un menteur, même si je ne raconte pas grand-chose de ma vie ni de mon passé. L’important est le présent et de son comportement avec les autres. Tant que rien n’implique mes parents, tout ira bien. Je fais donc part à la veuve que je suis loin d’être un habitué des relations. Les vraies. Les sérieuses. Disons qu’elles préfèrent passer la nuit avec et rien de plus. Je hausse les épaules, en riant légèrement et faut dire que ça ne me dérange pas vraiment. Je n’ai pas le temps de m’attacher à ce genre de femmes. Mais je me rends alors compte que c’est exactement cette relation qu’on avait eu, Summer et moi Et je ne te vise absolument pas hein ! Je ne juge encore moins. Et voilà ma gaffe du jour. Fallait bien que ça m’arrive. Et parfois, je me dis que c’est surement pour ça que les femmes préfèrent se délecter de mon corps et non de ma conversation. En même temps, être libre et célibataire, avec quelques coups d’un soir, ça me va aussi. Tant qu’en effet, je n’ai pas trouvé la bonne personne, parce que oui, c’est compliqué à trouver, comme le signifie très bien Summer En effet. Et je ne saurais même pas comment la reconnaître ! Un nouveau rire avant de rajouter Tu sais comment toi ? Après tout, elle a pu rencontrer son mari, elle doit avoir la recette secrète non ?

Le rouge sur mes joues m’envahit quand Summer dit des pompiers que ce sont des tombeurs. En règle générale, oui, c’est le cas. Rien qu’à voir mes collègues se pavaner ou même se servir de leur métier pour draguer une femme juste pour l’avoir dans son lit, ça me prouve que oui, ce sont des tombeurs, des chasseurs. Hors je suis loin d’avoir cette mentalité. Je me joins tout de même au rire de la jolie brune, parce que dans le fond, je ne fais pas mieux que mes collègues, même si je reste bien plus simple et pudique qu’eux. Je me suis alors vite rendu compte que mes propos pouvaient très bien se prêter aussi à notre relation, si on peut l’appeler ainsi et m’en excuse. Mais sa réponse me laisse perplexe. Demander ce qu’elle voulait dire par là ? Je suppose que ce serait trop gênant d’avouer que ce soir-là, elle ne cherchait qu’une compagnie ? Ou qu’elle regrette ? Ou qu’elle n’assume pas ses actes ? Aucune idée et ce sujet est bien trop délicat pour y mettre les pieds directement. Je peux toujours essayer de savoir ce qu’elle ressent vraiment par la suite, en passant par un chemin un peu plus subtil. Elle me parle alors de la bonne personne. Celle avec qui on est sensé passer le reste de notre vie. Dur de croire en ce genre de choses. Particulièrement de nos jours, maintenant que le monde se multiplie à une vitesse folle. Je suis plutôt du genre à penser que plusieurs personnes sont faites pour nous. Mais on n’a pas toujours la chance de les rencontrer. Hasard ou destin. La grande question. Oui, j’ai cru comprendre. En même temps, une histoire d’amour qui coule de source, ça doit être particulièrement rare. Lui répondais-je, avec un énième sourire attendrissant, histoire qu’elle ne pense pas trop aux mauvais côtés de sa relation avec son défunt mari. Elle doit être déjà assez triste comme ça.